Dans la tête de…

Je me pose toujours la question : ça se passe comment dans la tête d’un artiste ? Finalement le plus simple, c’est d’aller leur demander ! Ce mois-ci, en direct avec Nathalie de Villechabrolle, peintre et professeur.

Je l’ai connue, elle peignait d’immenses toiles abstraites, elle fait aujourd’hui de la peinture figurative, mêlant dessin, collage et peinture. Elle a une capacité à se renouveler incroyable. Joyeuse, spontanée, elle n’a pas son pareil pour expliquer ce qu’elle fait.

Et si tu me disais quelques mots sur toi ?

(ohhh la question pas facile !)

Je suis quelqu’un qui a toujours voulu réparer, faire du beau avec du laid, une touche-à-tout qui se passionne pour plein de choses et qui s’ éparpille aussi ! J’ai toujours aimé transmettre ET apprendre des autres. Et si je suis très entourée, j’ai aussi besoin de me retrouver seule pour prendre du recul, pour dessiner ou peindre, une façon de me reconstituer.

Raconte-nous comment tu commences une peinture ?

(on se glisse dans la tête d’une artiste, le rêve !)

D’abord, j’ai besoin d’un moment tranquille, pour  moi ! C’est à la fois un exercice de développement de soi-même et une nécessité, comme se nourrir ou respirer.

Qu’est-ce qui déclenche ce moment ? Une envie de m’extraire du quotidien, de choisir ce que je vais faire du moment et non pas une chose dictée par une quelconque obligation. Pour les carnets de voyage, c’est l’envie de garder la mémoire d’un instant magique, pour moi et ensuite pour le partager.

Où vas-tu chercher tes inspirations ?

(parce qu’on est hyper preneur d’idées)

Je cherche toujours mes inspirations dans ce qui m’entoure, une architecture, la nature, des objets, dans les formes ou les couleurs, pas dans ce qu’elles représentent mais dans leur analyse formelle. Je peux m’inspirer d’un objet très laid, mais ce sont les courbes et les lignes, les rythmes dont je me nourris.

Est-ce que cela t’arrive de ne pas avoir d’idées pour peindre ?

(un artiste est-il un être humain ? On vérifie.)

Le souci n’est pas de savoir ce que l’on a envie ou pas de peindre mais qu’on ne sache plus comment. C’est le comment je pense, qui va déterminer le quoi.

Que fais-tu alors ?

(oui, une recette magique !)

C’est très déstabilisant. Il faut être patient, essayer des nouvelles techniques, formats, regarder autour de soi avec un œil neuf et surtout voir plein d’ expos, se nourrir du travail des autres.

Quel est ton conseil pour cultiver l’inspiration ?

(on note précieusement et on le met en haut de notre To Do List)

C’est un cadeau merveilleux que celui de créer, mais encore plus de le partager. C’est très important de soumettre son travail au regard des autres sans avoir peur de la critique.
Les autres ont un recul que nous ne pouvons pas avoir, un œil, une sensibilité qui nous bousculent et nous obligent à ne pas nous enliser dans un systématisme. On est obligé d’avancer sur notre petit chemin de création.

Juste, entre nous, en plus de ce qu’elle dit, en tant que prof, elle a une pédagogie de dingue, qui fait que ses cours sur Chatou et le Vésinet (78) sont archi-pleins avant même l’ouverture des inscriptions. Un double talent ! Retrouvez ses œuvres et ses lieux d’exposition sur son Instagram @nathaliedevillechabrolle

Rendez-vous le mois prochain !

Virginie

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Pour lire le dernier article de Virginie sur la création c’est ici.